L’église

L’origine de l'administration religieuse de la paroisse de Saint-Sigismond est très ancienne, elle remonterait au début du 15ème siècle ou la lecture d’une visite pastorale en date du 1er Septembre 1411 nous rappelle l’existence d’une église annexe placée sous la dépendance juridique d’une église paroissiale mère (Samoens).

Au 15ème siècle, l'église était en assez mauvais état. Des travaux de rénovation furent entrepris en 1473 par le curé Antoine Noblet : on lit en effet sur le haut du portail de la porte latérale de l'église, qui était à cette époque l'entrée principale, l'inscription suivante : "1473, antonius Nobletis". A cette époque, l'église devait être de style gothique reposant sur un plan basilical.

Puis au fil du temps, l'église fut de moins en moins fréquentée (il faut rappeler que les Sigismondain(e)s ne se sont jamais bien entendu(e)s avec leurs curés. Et les dégradation survinrent sans être jamais totalement réparées.

Au 19ème siècle, l'église retrouva une nouvelle image, tant spirituelle qu'architecturale. Des travaux furent entrepris par le Révérend Curé Rouge (ordonné à Saint Sigismond en 1820 et décédé en 1860) avec l'intermédiaire d'un riche donateur, Monsieur Sigismond Genève qui était négociant à Augsbourg. Ce dernier fit un leg de 12 000 livres neuves à la paroisse; cette somme ne fut pas entièrement utilisée dans la reconstruction de l'église, elle servit aussi à la réfection du presbytère en 1829, puis à une régence de garçon et enfin en, en 1840, à une école de filles.

Le révérend Curé Rouge, dessinateur et maître d'œuvre de la restauration de l'église, eut recours à l'aide généreuse de paroissiens qui allèrent jusqu'à travailler le dimanche pour finir au plus vite les travaux (ce curé fut l'un des rares curés bien apprécié à Saint Sigismond). La toiture fut rénovée, ainsi que le plancher; on y trouva même le corps d'un prêtre enseveli au milieu du transept.; les autels changèrent de place ainsi que certaines chapelles.

Le curé reprit le style architectural de la Renaissance Italienne pour la décoration interne. Nous pouvons ainsi voir une magnifique coupole reposant sur quatre piliers rappelant l'antiquité. C'est à cette même époque que le retable au fond du cœur fut crée. Constituées en leur totalité de bois, les sculptures représentant dieu le Père au dessus de Saint François de Sales, de St Sigismond, de St Etienne et de St Joseph (lecture de gauche à droite) sont grandioses, tant par leur beauté que par leurs couleurs. Elles ne sont pas sans rappeler les sculptures baroques du fait de la profusion de détails et que chaque personnage est en mouvement, il y a un effet de théatralité. Malheureusement, cette sculpture somptueuse n'est aujourd'hui plus la même, des guirlandes partant du dessous des angelots et allant jusqu'aux colonnes de chaque côté du transept ont été enlevées. Et il existe également d'autres éléments disparus notamment les deux grandes chaires et les trois grands lustres..

Comme sur tout œuvre achevée, le Révérend Curé rouge grava son nom sur le thymphan de la porte d'entrée, près de laquelle sa tombe fut érigée. Puis au 20ème siècle, les paroissiens, plus soucieux de leur église, participèrent plus volontiers aux rénovations.

Sept vitraux représentant des Saints furent commandé en 1934, pour enlever les yeux ternes de l'église, leur bénédiction eut lieu le 15 juillet 1934. Puis les voûtes furent peintes (elles étaient avant en plâtre) ; à l'intérieur de l'église une magnifique coupole surplombe la croisée du transept : faute de temps, la fresque représentant le roi Sigismond martyr à côté d'un puits ne put être terminée car l'artiste décéda avant son achèvement. Par contre, sur la coupole de la nef, le symbole de la communion a été achevé : il est représenté par un grâle, une hostie et du pain ; sur la coupole du chœur, une colombe est représentée.

Le clocher à bulbe de 45 m de haut, bien visible de très loin, est typique de certaines régions alpines (Autriche, Allemagne, Prague ....).

Tout au long du chemin pédestre, vous avez pu observer plusieurs croix de mission souvent positionnées à l'angle d'un champ ou d'un hameau. Ces croix sont le souvenir du passage des frères capucins venus évangéliser et bénir les paroissiens, ainsi que leurs terres et leurs troupeaux.

Peggy Lassalle

Bibliographie : Françoise Dutour :"Eglises, chapelles et oratoires des paroisses de Corne" Ed. Du groupe des propriétaires d'Arâches-les-Carroz-La Frasse. 1996 En vente à l'office du tourisme des Carroz.

 

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